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Ireland
10 avril 2006

Éirí Amach na Cásca

En 1916 eu lieu un des évènements majeurs de l'histoire Irlandaise. Cet évènement est appelé en français la révolution irlandaise, en anglais the Irish Rising (le soulèvement irlandais), en Gaélique Éirí Amach na Cásca (le soulèvement de Pâques ce qui est aussi le nom qu’on lui donne en Irlande, the Easter Rising).

Le soulèvement de Pâques 1916 faisait suite à la rébellion qui eut lieu en 1803 et dont je parlerais plus tard. Il vous suffit pour le moment de savoir que cette première révolution avait été un échec cuisant. Nous sommes dans un contexte de guerre mondiale, guerre à laquelle participe l’ennemi, le Royaume-Uni. Pendant que celui-ci tente aux cotés des alliés de libérer l’Europe de l’emprise nazie, attaquer le pays déjà affaibli sur un second front permettrait peut-être d’obtenir l’indépendance. C’est en tout cas ce que pense les leaders rebelles, considérés aujourd’hui comme des héros par la plupart des irlandais. En 1800, l’acte d’union décrété par la Grande Bretagne a fait de l’Irlande une région au même titre par exemple que le Pays de Galles. Le parlement de Dublin est supprimé et le siège de ces représentants est déplacé à Londres. Cette situation n’est pas acceptée et après une première insurrection en 1803, le 16 janvier 1916, le conseil suprême de l’IRB (l’Irish Republican Brotherhood ancêtre de l’IRA) décide de préparer une insurrection générale. Des armes en provenance d’Allemagne doivent arriver pour Pâques. Le 20 avril, le cargo allemand « Aud », acheminant vingt mille fusils, est arraisonné par un patrouilleur britannique ; le capitaine saborde le bateau et se constitue prisonnier avec l’ensemble de l’équipage. Le lundi de Pâques 24 avril, 120 membres de l’ICA (l’Irish Citizen Army) et 700 de l’IVF (l’Irish Volunteer Force) défilent dans O’Connell Street à Dublin. Soudain, c’est la ruée et l’occupation du GPO (General Post Office la poste centrale), ainsi que de divers bâtiments stratégiques, tels le Mendicity Institute et les Four Courts (Palais de Justice), la biscuiterie Jacobs, les moulins Boland et la gare de Westland Row. Les chefs de cette action sont : Patrick (Padraig) Pearse ,Michael Collins, James Connolly,Tom Clarke, Sean MacDiarmada, Eamon De Valera et Joseph Plunkett ; Constance Markievicz dirige la brigade féminine de l’ICA (je ferais des biographies de tous ces gens plus tard). Des armes sont dérobées à l’armée britannique. Les femmes, de leur côté, amassent des vivres et des médicaments. Conformément au programme élaboré, Patrick Pearse proclame la République d'Irlande. Voici la photo de l’une des dernières copies existantes de cette proclamation conservée dans la Long Room, grande salle du Trinity College de Dublin.

 

s14

 

Le texte de cette proclamation est le suivant :

POBLACHT NA hEIREANN

THE PROVISIONAL GOVERNMENT

OF THE

· IRISH REPUBLIC TO THE PEOPLE OF IRELAND.

IRISHMEN AND IRISHWOMEN: In the name of God and of the dead generations from which she receives her old tradition of nationhood, Ireland, through us, summons her children to her flag and strikes for her freedom.

Having organised and trained her manhood through her secret revolutionary organisation, the Irish Republican Brotherhood, and through her open military organisations, the Irish Volunteers and the Irish Citizen Army, having patiently perfected her discipline, having resolutely waited for the right moment to reveal itself, she now seizes that moment, and, supported by her exiled children in America and by gallant allies in Europe, but relying in the first on her own strength, she strikes in full confidence of victory.

We declare the right of the people of Ireland to the ownership of Ireland, and to the unfettered control of Irish destinies, to be sovereign and indefeasible. The long usurpation of that right by a foreign people and government has not extinguished the right, nor can it ever be extinguished except by the destruction of the Irish people. In every generation the Irish people have asserted their right to national freedom and sovereignty; six times during the past three hundred years they have asserted it in arms. Standing on that fundamental right and again asserting it in arms in the face of the world, we hereby proclaim the Irish Republic as a Sovereign Independent State, and we pledge our lives and the lives of our comrades-in-arms to the cause of its freedom, of its welfare, and of its exaltation among the nations.

The Irish Republic is entitled to, and hereby claims, the allegiance of every Irishman and Irishwoman. The Republic guarantees religious and civil liberty, equal rights and equal opportunities to all its citizens, and declares its resolve to pursue the happiness and prosperity of the whole nation and of all its parts, cherishing all the children of the nation equally, and oblivious of the differences carefully fostered by an alien government, which have divided a minority from the majority in the past.

Until our arms have brought the opportune moment for the establishment of a permanent National Government, representative of the whole people of

Ireland and elected by the suffrages of all her men and women, the Provisional Government, hereby constituted, will administer the civil and military affairs of the Republic in trust for the people.

We place the cause of the Irish Republic under the protection of the Most High God, Whose blessing we invoke upon our arms, and we pray that no one who serves that cause will dishonour it by cowardice, inhumanity or rapine. In this supreme hour the Irish nation must, by its valour and discipline and by the readiness of its children to sacrifice themselves for the common good, prove itself worthy of the august destiny to which it is called.

· Signed on Behalf of the Provisional Government,

THOMAS J. CLARKE

 SEAN MacDIARMADA, THOMAS MacDONAGH,

P. H. PEARSE, EAMONN CEANNT

JAMES CONNOLLY, JOSEPH PLUNKETT.

Je le traduirais peut-être un jour. Si des mots vous manquent n'hésitez pas pour autant à demander.

 

Quelques actions ont lieu dans des villes de province, mais on est loin d’une insurrection générale, comme cela avait été envisagé. Durant toute l’après-midi, les assauts de l’armée britannique sont systématiquement repoussés et plusieurs casernes sont même attaquées par les volunteers. Toutefois les Britanniques ont conservé la maîtrise du téléphone, ce qui leur permet d’alerter les unités stationnées à Curragh, Belfast, Athlone et Templemore, qui vont converger vers Dublin. Le lendemain, mardi 25 avril, alors que les insurgés radiodiffusent la proclamation de la République, la contre-attaque britannique obtient d’indéniables succès militaires, et les premiers renforts arrivent de province.

Après cinq jours de violents combats, les insurgés sont acculés dans une situation désespérée ; le 29 avril Patrick Pearse, président du gouvernement provisoire, décrète l’arrêt des combats et parvient à convaincre quelques irréductibles, emmenés par Tom Clarke, que l’insurrection est un échec. La reddition sans condition est signée le même jour.

 

Au terme de six jours de combats, on dénombre environ 400 morts (318 civils et de 60 à 80 insurgés) et 2614 blessés (2217 civils). Quand Pearse signe la reddition, il reste environ 1300 volunteers et 220 membres de l’ICA. La répression des Britanniques va être implacable : 3430 hommes et 79 femmes sont arrêtés à Dublin et on arrive au chiffre de 5000 personnes si on comptabilise celles poursuivies en Angleterre et au Pays de Galles. Les dirigeants passent en cours martiales qui prononcent 90 peines de mort, il y aura une quinzaine d’exécutions à la prison de Kilmainham, dont sept membres du gouvernement provisoire. Patrick Pearse est fusillé le 3 mai ,James Connolly l’est le 12 mai, assis et ligoté à une chaise, ayant été grièvement blessé lors du soulèvement. Eamon De Valera échappe à la peine capitale, du fait de sa nationalité américaine. Répression sans discernement puisque des personnalités telles Arthur Griffith ou Eoin Mac Neill ont été inquiétées, alors qu’elles n’ont pas participé aux évènements. De même le frère de Pearse, William, est exécuté alors qu’il n’avait jamais pris part aux affaires de son frère.

dub34executionsplaqueCi-contre la plaque commémorant les  exécutions de Kilmainham Goal.

Au mois d’août, il y a une première vague de libération de détenus républicains, une seconde a lieu en décembre. Les derniers prisonniers sont libérés en 1917.

Alors que le peuple irlandais n’avait que modérément soutenu la rébellion de 1916, la répression britannique qui la suivit fut subit comme une persécution et le peuple commença à se ranger aux cotés des républicains…

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  • Informations sur la politique, la culture, la musique, en bref le mode de vie irlandais, sans pour autant donner envie de dormir (enfin théoriquement). A noter: Blog trilingue : Français/Anglais/Gaélique d'Irlande mais je traduirai le plus souvent.
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